Café: ami ou ennemi?

Publié le par Thierry

C'est le compagnon de tous les moments : il donne du courage lorsque la fatigue se fait sentir, accompagne les pauses ou se prend sur le zinc.

Vous l'aurez reconnu, c'est bien le café.
caf-.jpg

Mais qu'en est-il de ses effets sur la santé ? Bon ou mauvais ? Réponses pour en finir avec les idées reçues.

La caféine, la star du café

La caféine, que l'on retrouve également dans le thé (où elle est appelée théine), est la principale substance active du café. Cette omniprésence de la caféine dans notre alimentation la propulse au rang de substance pharmacologiquement active, la plus consommée au monde.

Et active, elle l'est puisque tous ses effets sur l'organisme n'ont pas encore été découverts. Sans entrer dans les détails techniques, la caféine a une action à tous les niveaux, de la cellule à l'organe en passant par le système nerveux central. Là, elle agirait sur la noradrénaline (neurotransmetteur important pour l'attention, les émotions, le sommeil, le rêve et l'apprentissage et qui agit également sur la fréquence cardiaque). La caféine ne se retrouve pas seulement dans le café. De nombreuses boissons (thé, sodas, boissons énergétiques) en contiennent, ainsi que des compléments alimentaires ou des barres chocolatées.

    Sinon, que trouve-t-on dans le café ? De la caféine et de l'eau, soit, mais encore… Quelques centaines de composants dont le magnésium, le potassium, de la vitamine B, de l'acide chlorogénique, etc. Cet acide au nom un peu barbare fait partie de la classe des polyphénols, dont les propriétés anti-oxydantes ont largement été démontrées.
 
 

Teneur en caféine de différentes boissons

 
Produit
Volume (ml)
Poids de caféine (mg)
 
Café filtre
237 (une tasse)
179
 
Café expresso
237
118
 
Café instantané
237
76-106
 
Boisson au cola
330
36-46
 
Thé
237
43
 

Source : "Caffeine and nutrition", Harland, B.F / 2000

Les bienfaits du café ....

Au vu de sa popularité et des nombreuses controverses à son sujet, le café a été l'objet de nombreuses études scientifiques. L'influence du café sur le stress, sur l'humeur ou encore sur le tonus des spermatozoïdes, tout ou presque a été fait. Bien souvent sans résultats concluants. C'est l'occasion de revenir sur les principaux effets positifs, prouvés et avérés, du café sur la santé (oui, il y en a !) :

Digestion : le café favorise la digestion. Si on n'en connaît pas encore tous les mécanismes, on sait que ce breuvage stimule le transit intestinal ainsi que la sécrétion du suc pancréatique, nécessaire à la digestion des aliments en vue de leur assimilation intestinale. Le café favorise aussi la contraction de la vésicule biliaire, poche contenant les sels biliaires nécessaires à la digestion des graisses.

Mémoire : selon une récente étude menée sous l'égide de l'INSERM, le café a un effet protecteur pour la mémoire chez les femmes. L'équipe de Karen Richie, de l'unité "Pathologies du système nerveux : recherche épidémiologique et clinique" a étudié la relation entre la consommation de caféine et les performances cognitives chez 4197 femmes et 2820 hommes âgés de 65 ans et plus durant 4 années. Il en ressort que la consommation d'au moins 3 tasses de café par jour protègerait les femmes de 65 ans et plus du déclin cognitif. Par contre, les chercheurs n'ont pas réussi à déterminer pourquoi ce sont les femmes qui bénéficient de ces effets protecteurs et pas les hommes. "Il est possible que les hommes et les femmes métabolisent différemment la caféine ou bien encore qu'il y ait une interaction hormonale", suppose Karen Richie.

 

Maladies neurodégénératives : le café est très riche en polyphénols, les fameuses molécules aux propriétés anti-oxydantes, encore plus que le thé selon certains scientifiques, ce qui en fait un candidat idéal pour prévenir de nombreuses maladies, notamment les pathologies neurodégénératives du type Parkinson, Alzheimer ou sclérose en plaque. Dans ce domaine, que des hypothèses, des spéculations, pas encore de certitudes donc.

Effet stimulant :
caf-2.jpgsurtout, mais est-il nécessaire de le rappeler, le café est un stimulant hors norme, permettant d'augmenter la concentration, de chasser la fatigue, de tenir éveillé, de favoriser la mémorisation, etc. Grâce à une absorption rapide de la caféine dans l'organisme (son taux maximal est atteint 30 minutes après son ingestion), ces effets ne se font pas attendre, d'où le coup de fouet pratiquement immédiat.

 

Enfin, sur le plan nutritionnel, le café n'est que très peu calorique (à condition de le prendre sans sucre) et avec son effet diurétique, il favorise l'élimination des toxines. S'il ne fait pas maigrir à proprement parler, il est sans conteste un allié minceur à ne pas négliger.

 

En vrac : en outre et selon les études, le café pourrait avoir plusieurs autres bénéfices sur la santé : protection contre les cancers de la bouche, du pharynx et de l'œsophage, prévention des migraines (grâce à une action vasoconstrictrice sur la circulation cérébrale), de la cirrhose, influence positive sur l'humeur, effet bronchodilatateur, etc.

 

On parle également de plus en plus d'un effet préventif pour les diabètes de type 2 (non insulinodépendants).
.... et ses méfaits

 

Alors comme ça le café serait paré de vertus ignorées, écrasées par la popularité de ses effets néfastes ? Il est certes très bon pour la santé mais il n'en reste pas moins qu'en tant que substance pharmocologiquement active, il peut avoir certains méfaits.

 

Il ne s'agit pas de diaboliser le petit noir, seulement de revenir sur certains mauvais côtés mis en évidence scientifiquement. Sans oublier qu'il faut toujours relativiser en fonction de la consommation, du type de café et de nombreuses autres données cliniques propres à chacun.

 

Les risques cardiovasculaires : c'est le point noir du petit noir. Il suffit d'avoir essayé le café à haute dose pour constater son influence directe sur le cœur et ressentir ces fameuses palpitations caractéristiques d'une surconsommation. A partir de 7-8 cafés par jour, effectivement, il peut y avoir des conséquences plus ou moins graves sur la santé. Cette surconsommation, associée au tabagisme, à une mauvaise hygiène de vie et à une inactivité, peut entraîner des accidents coronaires.

 

Mais d'un autre côté, chacun de ces éléments constitue à lui seul un facteur de risque… Il faut donc bien comprendre qu'une consommation normale de café ne provoque aucun trouble cardio-vasculaire particulier si ce n'est une augmentation très faible de la tension artérielle, qui s'estompe assez rapidement. Par contre, les sujets à risque doivent tout de même faire montre de précaution et se renseigner auprès de leur médecin quant à la quantité qui leur est permise. A retenir que, de manière générale, le café, pour ne pas causer de soucis, doit être consommé avec modération.

 

Le sommeil : Photo-de-sommeil.jpgsur ce point, il est clair que le café influence de manière directe sa qualité et sa durée. Puisqu'il stimule l'état d'éveil et retarde fatigue et somnolence, il n'est pas étonnant que le café puisse provoquer de réelles difficultés pour s'endormir et ce, jusqu'à 3 heures après sa prise. A partir de 4 tasses par jour, les risques de réveils nocturnes, d'insomnies ou encore de cauchemars sont considérément accrus. En effet, si la caféine est très rapidement absorbée par l'organisme, elle y reste assez longtemps pour faire perdurer ses effets au-delà de la prise de café. Avec une demi-vie de 4 à 6 heures selon les organismes, la caféine reste active dans l'organisme au moins ce laps de temps (qui signifie que la moitié de la caféine absorbée est éliminée en 4 à 6 heures).

En vrac : l'effet cancérigène du café a largement été étudié et, pourtant, il reste encore difficile aujourd'hui de pouvoir statuer sur ses véritables conséquences sanitaires. Désigné comme coupable dans l'apparition de cancers de la vessie et du sein, il a ensuite été innocenté. Puis, d'autres études ont montré que le café pouvait majorer le risque de cancers du colon et du rectum. D'autre part, la caféine pourrait avoir des effets délétères sur la fertilité, sur la peau (notamment chez les personnes souffrant de dermatite atopique). Chez les personnes souffrant de glaucome ou à risque, la consommation de café doit être strictement limitée dans la mesure où ce dernier augmenterait la pression intraoculaire.

Publié dans Diététique

Commenter cet article