Raid de Hienghène, 2ème épreuve de la 16ème édition du GPRPN 2015

Publié le par Thierry

Raid de Hienghène, 2ème épreuve de la 16ème édition du GPRPN 2015
     La 16ème édition du Grand Prix des Raids de la Province Nord comprend 6 épreuves. Après  le "raid" de Voh qui s'est déroulé le 18 avril dernier, a eu lieu le "raid" de Hienghène le samedi 9 mai.
Hervé André et sa moitié, Evelyne, nous font part de leurs impressions de course:

Le grand "raid" d’Hervé

     Le mégaphone annonce la couleur « Ce ne sera pas roulant du tout, rien à voir avec Voh ! » Un gros kilomètre sur le coaltar nous amène (trop ?) rapidement au pied de la première bosse. Le ton est donné immédiatement : racines, pierres glissantes et boue. On avance à un bon rythme malgré tout. Ça monte dur. Les relances sont en dévers... L'enfer commence ! Au 8ème km au milieu d’une grosse descente le groupe dans lequel je suis s'engage dans une pente vertigineuse... je lance un « p..... y a plus de rubalise ! » Une voix qui vient du ciel nous ramène à l'évidence... on s'est planté, il faut remonter les 200 mètres à pic dans lesquels on vient de roulébouler...

Un gros coup au moral ! Je n'ai plus de jus, je ne prends pas de plaisir, « qu'est ce que je fous là, j'arrête les raids, la course à pied ! ». J'ai mal au ventre, le gel que j'ai ingurgité 30 minutes auparavant me tord les boyaux. Un des participants est assis au milieu de la descente... Je suis seul, m'accroche,  je n'ai pas le choix, je ne vais pas rester là. Je récupère un groupe de quatre un peu plus loin après un petit effort. On arrive ensemble au PC2, on se jette dans l'eau fraîche de la rivière.

Raid de Hienghène, 2ème épreuve de la 16ème édition du GPRPN 2015

 L'énergie revient petit à petit. On enchaîne quelques passages boueux au trot, le groupe s'étire, éclate. On part à deux. Les difficultés recommencent. On se trouve au pied d'un mur, une colonie de Zombies chancelle, certains sont à l'arrêt.  Je remercie mes Speedcross qui accrochent la terre sans jamais glisser. Arrivé au dessus, je vois se profiler la montée suivante, et la suivante, et là !... J'en ai marre, il faut que ça s'arrête. Au 12ème kilomètre je m'assois avec 3 autres participants, il ne manque que le jeu de tarot. Je donne un bout de ma barre aux fruits rouges et je redémarre. 

Raid de Hienghène, 2ème épreuve de la 16ème édition du GPRPN 2015
   Les bosses se succèdent. On n'en voit pas la fin. La partie roulante que j'attendais est en...dévers, ENCORE ! Je pense au dahu des Vosges,  j'ai mal au ventre, je marche. Un Sport+, une Despé, une soirée entre potes, tout y passe pour trouver de la motivation. Je pense à Vaness et Rodo " la Transcal c'est sans moi ! Je déteste les raids !". Le saviez-vous, il y a un autre "Chapeau de gendarme" à Hienghène ou plutôt une cloche qui s'apprêtait à sonner le glas quand soudain j'entends des voix, des anges ? Presque, c’est le PC3. 
     Des cadavres jonchent les bâches bleues étendues au sol. Je me lance dans la dernière descente, j'ai oublié mon parachute. Finalement je rattrape un groupe. L'un a des crampes, marche comme un canard, je lui lègue une dosette, un autre vomit dans le bas côté, une autre est accroupie un peu plus loin dans les buissons, ça ne sent pas bon…C’est l’apocalypse !
     Au loin, le son du mégaphone scande le nom des arrivants, enfin une zone roulante, je lâche mes dernières cartouches,  j'arrive sur la plage, personne devant, personne dernière,  je gère.  Celui qui arrive avant moi fait un malaise. Ma chaussure droite est foutue. Vivement Canala !
 
Et le petit "raid" d’Evelyne
     Petit mais costaud, le petit raid commence sur la plage par des grosses roches glissantes. Après cette première difficulté, c'est tout de suite la montée, Je grimpe facilement, le tracé sur la ligne de crête semble être fait pour le fractionné : une bonne grosse montée suivie d'une mini-descente et ainsi de suite, pour ceux qui aiment le comique de répétition. La récompense est au PC avec une vue extraordinaire. 
Raid de Hienghène, 2ème épreuve de la 16ème édition du GPRPN 2015
 Après le PC, la descente boueuse, raide et en dévers ressemble à une accumulation de complications : racines, trous, cailloux... Ma collègue de course y laissera sa cheville et moi mon chrono pour l'emmener jusqu'au poste de secours. Mais c'est aussi ça l'esprit sportif ! 
     J'arrive tout de même avant les grands raideurs et je remercie ma présence d'esprit qui m'a soufflé de ne pas m'inscrire au grand raid : les visages sont tirés, un concurrent fait un malaise en passant la ligne, une autre pleure... Et il s'agit du premier tiers ! Je n'ose pas imaginer la fatigue de ceux et celles qui boucleront le tour en plus de six heures !!!      Finalement, sous un soleil radieux, nous pourrons tous nous restaurer. Bâche immense posée sous un arbre énorme, salle de restauration, menu délicieux : la tribu nous accueillis merveilleusement et l'organisation était parfaite. La difficulté du parcours restera dans les cuisses pendant deux jours mais l'ambiance de cette journée mémorable demeurera inoubliable. Vivement Canala aussi !

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